sciences humaines et sociales Introduction

L’enseignement des sciences humaines et sociales a pour principal objectif de donner à l’élève les connaissances, les habiletés et les compétences dont il a besoin pour devenir un citoyen actif et instruit, capable de pensée critique, et qui saura comprendre et expliquer les points de vue d’autrui, porter des jugements et communiquer efficacement ses idées.

En étudiant les événements historiques, l’élève arrivera à comprendre les personnes, les lieux, les enjeux et les événements qui ont influé sur le monde dans lequel nous vivons. L’étude des cultures et des modes de vie mondiaux d’hier et d’aujourd’hui permettra à l’élève de mieux saisir les différences entre les peuples et apprécier les aspects qu’ils partagent à travers le temps et l’espace.

Les sciences humaines et sociales amènent aussi à l’élève à mieux comprendre sa place dans le monde et les liens entre êtres humains et milieu naturel. Les interrelations culturelles et économiques croissantes entre les sociétés et la conscience accrue de l’importance de l’écoviabilité font des connaissances géographiques une composante essentielle à l’éducation du citoyen instruit.

Les sciences humaines et sociales sont en outre primordiales pour mieux connaître et comprendre l’économie, l’interdépendance entre les économies et l’incidence potentielle des décisions économiques aux échelons individuel, local, national et international.

Enfin, ce programme d’études donne à l’élève l’occasion de mieux connaître la société canadienne, ses institutions démocratiques et les droits et responsabilités des citoyens canadiens. Le programme se penche sur les moyens dont l’élève dispose pour influencer les décisions qui sont prises dans la société qui est la sienne et défendre les causes qui lui importent. L’élève comprendra aussi à quel point il est essentiel de s’ouvrir aux idées nouvelles et de faire preuve de civisme envers les personnes avec qui il se trouve en désaccord, afin de contribuer à une démocratie saine et dynamique.

Caractéristiques du programme d’études des sciences humaines et sociales

Contenu obligatoire

Les normes d’apprentissage du programme sont moins prescriptives que par le passé et permettent à l’enseignant et à l’élève de poursuivre leurs intérêts particuliers ou d’étudier des sujets d’importance locale. Le but d’un programme ouvert est de donner plus de temps à l’enseignant pour explorer les principaux thèmes au lieu de parcourir à la hâte une longue liste de détails factuels dans un souci de couvrir absolument tous les thèmes requis.

Accent mis sur les principales capacités de raisonnement disciplinaires

L’évolution vers des normes d’apprentissage moins prescriptives renforce l’accent sur l’acquisition et l’expansion des principales capacités de raisonnement disciplinaires. Ces capacités s’articulent autour de six (6) grands concepts de réflexion historiques et géographiques : portée; preuves; continuité et changement; cause et conséquence; perspectives; jugement éthique. La focalisation sur le raisonnement disciplinaire se traduit par un engagement accru de l’élève dans son acquisition de notions importantes plutôt que la simple acquisition des connaissances par l’entremise de manuels, de l’enseignant ou d’autres sources faisant autorité.

Perspectives des peuples autochtones

Pour permettre de mieux comprendre l’histoire et la culture des peuples autochtones, on a intégré à l’ensemble du programme l’étude de ces thèmes et de ces points de vue cruciaux. Les compétences disciplinaires incitent en outre l’élève à se pencher sur les thèmes visés selon de multiples points de vue différents et à sans cesse mettre en question la justification et les preuves servant à l’interprétation d’événements et d’enjeux.

Accent sur l’investigation

Tout au long du programme d’études des sciences humaines et sociales, l’élève se penche sur de grandes questions ouvertes qui lui permettront de prendre des décisions éclairées. À cette fin, il lui faut comprendre les principaux facteurs historiques, géographiques, politiques, économiques et sociaux en cause, et l’interaction ainsi que la réciprocité de ces différents facteurs. L’élève en arrive à une compréhension plus approfondie de ces questions ouvertes en investiguant, en débattant et en discutant sur des enjeux historiques et contemporains, et en formulant et en défendant ses propres hypothèses, solutions et conclusions.

Flexibilité de l’enseignement et de l’apprentissage

La capacité de l’enseignant à utiliser un vaste éventail d’exemples pour couvrir les principaux thèmes constitue l’un des éléments clés du programme d’études des sciences humaines et sociales. Ainsi, plutôt que de dresser la liste de toutes les civilisations à étudier, le programme demande l’étude d’une diversité de civilisations et permet à l’enseignant et à l’élève de décider entre eux sur lesquelles ils souhaitent se pencher. L’enseignant peut donc adapter les thèmes à la communauté locale et aux intérêts des élèves, tout en établissant des liens avec l’actualité ou en prenant en compte toute autre considération.

En outre, le contenu moins prescriptif procure à l’enseignant plus d’occasions de varier ses méthodes pédagogiques. Des thèmes obligatoires moins nombreux mais plus élargis lui permettent de consacrer plus de temps à l’apprentissage pratique et aux activités liées à l’investigation plutôt que de devoir couvrir une longue liste d’éléments de contenu obligatoire. 

Conception du programme d’études des sciences humaines et sociales

Comme tous les autres domaines d’apprentissage, le programme d’études des sciences humaines et sociales repose sur le modèle « savoir – faire – comprendre ». La structure de ce modèle s’articule autour de quatre (4) grandes composantes : grandes idées, compétences disciplinaires, contenu et approfondissements. Pour en savoir plus sur ce modèle, rendez-vous sur https://curriculum.gov.bc.ca/fr/curriculum/overview.

Grandes idées

Les grandes idées correspondent à l’aspect « comprendre » du modèle du programme, c’est-à-dire la compréhension approfondie que l’élève tire de son apprentissage. Les grandes idées sont appréhendées par l’entremise d’activités où l’on se penche sur les thèmes du contenu au moyen des compétences disciplinaires essentielles qui sont regroupées sous ce titre.

Collectivement, les grandes idées deviennent de plus en plus complexes et établissent davantage de liens avec la vie de l’élève à mesure qu’il progresse dans ses études. En voici quelques exemples.


Maternelle

3e année

6e année

9e année

Nos communautés sont diverses, mais sont composées d’individus qui ont beaucoup en commun.

Les personnes provenant de diverses cultures et sociétés ont en commun certaines expériences et certains aspects de la vie.

Les intérêts économiques individuels peuvent être une source de conflits importante entre les peuples et les gouvernements.

Les disparités de pouvoir changent l’équilibre dans les relations entre les individus et entre les sociétés.

Compétences disciplinaires

Ces énoncés fondés sur l’action représentent la composante « faire » du modèle du programme et identifient ce que l’élève doit faire pour démontrer ses acquis. Les compétences disciplinaires ont été élaborées pour promouvoir le maximum de flexibilité et de créativité et permettre à l’élève d’explorer et de trouver de multiples voies pour démontrer ses acquis.


Maternelle

3e année

6e année

9e année

Expliquer l’importance de lieux, de personnes, d’objets ou d’événements d’envergure locale ou personnelle.

Expliquer pourquoi les personnes, les événements ou les lieux sont importants pour divers groupes et individus.

Élaborer des arguments pour défendre l’importance d’une personne, d’un groupe, d’un lieu, d’un événement ou d’un développement. 

Évaluer l’importance de personnes, de lieux, d’événements ou de développements, et comparer différents points de vue sur leur importance historique selon les lieux, les époques et les groupes. 

 

Les compétences disciplinaires sont liées aux Compétences essentielles — communication, pensée, conscience de soi et responsabilité sociale. Établies et élaborées à la suite de consultations à l’échelle provinciale, les compétences essentielles représentent un ensemble d’habiletés intellectuelles, personnelles, sociales et émotionnelles qui contribuent à un apprentissage permanent et aident à acquérir des habitudes intellectuelles, dont les suivantes :

 

  • persister dans ses tâches et ses objectifs;
  • prendre des risques responsables;
  • réfléchir indépendamment en groupe et en équipe;
  • créer, imaginer et trouver de nouvelles façons d’accomplir les tâches;
  • appliquer des connaissances et des expériences passées à de nouvelles situations;
  • maîtriser ses impulsions et gérer ses émotions;
  • rechercher la rigueur, placer la barre plus haut.

(Adaptation de Mindful by Design,  Arthur Costa et Bena Kallick, 2009)

Contenu

Le contenu représente la composante « savoir » du modèle du programme et comprend des concepts ou thèmes qui identifient ce que l’élève apprendra à chaque niveau d’études. Outre la richesse d’information du contenu, ces normes d’apprentissage font fonction de structure soutenant l’élève dans ses efforts pour démontrer ses compétences disciplinaires et pour lui permettre d’avancer vers les grandes idées. Voici quelques exemples de contenu.


Maternelle

3e année

6e année

9e année

Les droits, les rôles et les responsabilités des individus et des groupes

La gouvernance et l’organisation sociale des sociétés autochtones de la région et du monde

Rôles joués par des individus et des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, y compris les groupes qui représentent les peuples autochtones

Le nationalisme et l’avènement des États-nations modernes, y compris le Canada

Approfondissements

Des approfondissements ont été élaborés pour plusieurs des normes d’apprentissage des éléments de contenu et des compétences disciplinaires du programme d’études des sciences humaines et sociales. Les approfondissements (accessibles par hyperliens) présentent des définitions, des clarifications, des exemples et d’autres informations portant sur les thèmes ou les compétences d’un niveau scolaire donné. Ils procurent plus de clarté et de soutien tant à l’enseignant qu’à l’élève, et peuvent servir d’encadrement pour commencer à enseigner et à apprendre. Voici quelques exemples qui illustrent la notion d’approfondissement dans le programme d’études des sciences humaines et sociales.

Maternelle

3e année

6e année

9e année

Expliquer l’importance de lieux, de personnes, d’objets ou d’événements d’envergure locale ou personnelle

Expliquer pourquoi les personnes, les événements ou les lieux sont importants pour divers groupes et individus

Poser des questions, corroborer des déductions par inférence et tirer des conclusions sur le contenu et la provenance d’une variété de sources, y compris les médias de masse

Évaluer l’importance de personnes, de lieux, d’événements ou de développements, et comparer différents points de vue sur leur importance historique selon les lieux, les époques et les groupes

Exemples d’activités :

  • Donner une présentation sur une histoire ou un objet de famille.

Questions clés :

  • Que signifie l’importance?
  • Qu’est-ce qui fait qu’une chose devient importante pour une personne, ou un trésor familial?
  • Quels événements, objets, personnes et lieux sont importants pour toi?

Questions clés :

  • Pourquoi les histoires sont-elles importantes pour les peuples autochtones?
  • Pourquoi les Aînés jouent-ils un rôle important dans la vie des Autochtones?
  • Quelles valeurs étaient importantes pour les peuples autochtones de la région?

Exemples d’activités :

  • comparer divers points de vue sur un problème ou un enjeu
  • comparer et mettre en contraste la couverture médiatique d’un enjeu controversé (p. ex. changements climatiques, gestion des ressources)
  • avec l’aide des pairs et de l’enseignant, définir des critères pour évaluer la crédibilité et la fiabilité de sources d’information (p. ex. contexte, authenticité, source, objectivité, preuves, auteur)
  • appliquer des critères pour évaluer la crédibilité de sources
  • faire la distinction entre une source primaire et une source secondaire

Exemples d’activités :

  • comparer et mettre en contraste les événements considérés comme les plus importants de cette époque par les universitaires ou les érudits canadiens-anglais, canadiens-français et autochtones
  • relever et comparer les développements clés de la création de deux États-nations (p. ex. Japon, Allemagne, Canada) durant cette époque

Questions clés :

  • Dans quelle mesure les individus déterminent-ils la direction et l’issue des révolutions?
  • La Première Guerre mondiale aurait-elle éclaté si ce n’était du geste posé par Gavrilo Princip?

 

Considérations importantes

 

Faire régner un climat positif en salle de classe

Les enseignants ont la responsabilité d’établir et de favoriser un climat positif en classe, afin que les élèves se sentent à l’aise d’apprendre et de discuter des thèmes qui sont couverts en sciences humaines et sociales. Voici quelques lignes directrices pour aider les enseignants à y parvenir :

  • Donner aux élèves assez de temps et d’occasions pour se familiariser les uns avec les autres avant d’entamer des discussions de groupe. Il importe que le climat dans la classe les encourage à interagir les uns avec les autres en faisant preuve d’une attitude positive, de respect et d’entraide. Se préparer à agir comme modérateur lors de discussions portant sur des sujets potentiellement controversés.
  • Fixer des règles de base très claires pour la tenue de discussions en classe qui soient respectueuses de la vie privée, de la diversité et de l’expression de points de vue divergents.
  • Les activités et les discussions liées à certains thèmes des sciences humaines et sociales peuvent susciter une réponse émotionnelle chez certains élèves. Communiquer à un administrateur ou à un conseiller toute préoccupation à cet égard et s’assurer que les élèves savent où trouver l’aide et le soutien dont ils pourraient avoir besoin. 

Inclusion, équité et accessibilité pour tous les apprenants

Les écoles de la Colombie-Britannique accueillent des élèves de tous les horizons, dont les origines, les intérêts et les aptitudes sont très diversifiés. De la maternelle à la 12e année, le système scolaire est résolu à répondre aux besoins de tous les élèves. Dans le choix des thèmes, des activités et des ressources à l’appui du programme d’études des sciences humaines et sociales, les enseignants sont invités à faire en sorte que ces choix favorisent inclusion, équité et accessibilité pour tous les élèves. Il importe particulièrement de veiller à ce que l’enseignement en classe, les évaluations et les ressources soient le reflet d’une sensibilité à la diversité et que l’on sache distribuer des rôles positifs et présenter des enjeux et des sujets pertinents comme l’inclusion, le respect et la tolérance. 

Principes d’apprentissage des peuples autochtones

Les principes d’apprentissage des peuples autochtones (en anglais seulement) ont été confirmés au sein des communautés autochtones afin de guider l’enseignement et l’apprentissage dans les programmes d’études provinciaux. Ces principes étant une tentative d’identifier les éléments communs parmi la multitude d’approches d’enseignement et d’apprentissage qui prévalent dans les différentes sociétés autochtones, il faut ainsi reconnaître qu’ils ne brossent pas un portrait complet de l’approche adoptée par aucune de celles-ci prises individuellement.

Les principes d’apprentissage des peuples autochtones font partie intégrante des programmes d’études et en ont inspiré la conception dans une mesure appréciable. Ces principes se prêtent bien à l’enseignement des sciences humaines et sociales car ils privilégient l’apprentissage par l’expérience. L’une des principales compétences disciplinaires du nouveau programme est la comparaison de divers points de vue, en tenant notamment compte du savoir, de la mémoire et des histoires autochtones. L’apprentissage approfondi ayant trait à la communauté locale aide aussi à développer un sentiment d’appartenance à un milieu et à une communauté.

Travailler avec les communautés autochtones

Il est fortement recommandé aux enseignants de solliciter de l’aide et des conseils auprès des membres des communautés autochtones locales pour pouvoir aborder en classe du contenu ou des perspectives visant les peuples autochtones à la fois correctement au plan factuel et dans le respect de leurs perceptions de l’enseignement et de l’apprentissage. Ces communautés se caractérisant par une multiplicité de langues, de cultures et de ressources, chacune veille à obtenir l’appui voulu à l’intégration de ses connaissances et de son expertise selon un protocole qui lui est propre. L’autorisation d’utiliser ou de traduire du matériel ou des pratiques culturelles doit être obtenue auprès des personnes, des familles et des autres membres de la communauté qui sont concernés, et ce, préalablement à toute intégration d’un tel matériel ou de telles pratiques dans un programme ou un document pédagogique.

Pour entamer des discussions au sujet de la teneur d’éventuelles activités de cours et d’évaluation, l’enseignant devrait avant tout communiquer avec les coordonnateurs, les enseignants, le personnel de soutien et les conseillers en matière d’éducation des Autochtones de son district scolaire, lesquels pourront l’aider à trouver les ressources locales voulues et à prendre contact avec les aînés, les chefs, les conseils de bande et les conseils tribaux des Premières Nations, les centres culturels autochtones, les centres d’amitié autochtones et les organisations métisses ou inuites. En outre, l’enseignant pourrait avoir intérêt à consulter diverses publications pertinentes du ministère de l'Éducation et des Services à la petite enfance, notamment la section portant sur la planification du programme dans la ressource portant sur les acquis communs. Cette ressource a pour but d’aider l’enseignant à inculquer aux élèves des connaissances sur les peuples autochtones de la Colombie-Britannique, et d’offrir des occasions de partager leur expérience.